Mezghena
Séminaire Musique Andalouse Tunis 2010 (Tv
Tunisienne)
o Séminaire
sur la musique andalouse Université de
la manouba Tunis 7 mai 2010
avec la
participation de Dr Guettat et de musicologues Marocains et
Algériens
Programme
Andalous
interprété la nouba Hssine à Quirouan dans le
cadre des festivités de Quirouan
capitale de la culture islamique 2009. Par
ailleurs, on a animé une soirée en plein
air sur le site magnifique du Baron d'Erlanger à
Sidi Bousaïd. Nous avons
interprété la
nouba Hssine et Maître Kamel Belkhodja a interprété
une suite de
Inkilabate allant du
Moual jusqu'au Mezmoum.
La musique andalouse est une
oeuvre savante, le résultat d'une considérable
concertation à l'échelle du monde musulman, et qui eut
comme berceau l'andalousie. Elle est appelée indifféremment :
El-Ala, Gharnati, Sanaâ, Malouf, Andaloussi, Musique classique
maghrébine, ... L'appellation qui revient le plus souvent est
musique Arabo-Andalouse. Nul n'est capable aujourd'hui de dire
avec précision qu'elle est l'origine exacte de cette musique,
mais les spécialistes s'accordent sur le fait qu'il s'agit
probablement d'un mélange mélodieux des chants de chameliers
avec de la musique perse et grecque. Cette musique a pris sa
forme quasi définitive au IX ème siècle avec l'expatriation
d'un chanteur et musicien de génie appelé Ziryab de la cour de
Haroun El-Rachid. En fait, il a été jalousé par son maître
Ishaq El-Maoussili (767-850) responsable du
conservatoire de la cour de Bagdad. Ce dernier avait comme
maître son père Ibrahim et Zelzel un virtuose du Oud. Ishaq a
laissé plus de 200 compositions et une quarantaine de
livres à sa disparition.
Ziryab (Arabie 777 - Cordoue
852) de son vrai nom Ali Ibn Nafa était un artiste d'exception
qui jouait comme son maître au Oud (Zelzel). Son talent était
incommensurable, il connaissait par coeur plus de 10000 pièces
chantées avec les airs appropriés, il a introduit la 5ème
corde du Oud entre la deuxième et la troisième. Le Oud qu'il
fabriqua est un tiers moins lourd que le classique
(contrairement à ce que prétend le musicologue Erlanger
(d'après M. Guettat)), il a remplacé le plectre par une plume
d'aigle et bien d'autres choses sont à son actif.
L'autre nom qui a laissé son empreinte dans cette musique est
Abu Bakr Ibn Yahya Al-Sayih (Ibn Badja ou Avempace), il était
philosophe, médecin, astronome mais aussi poète et musicien.
Il a mis au point l'accord du Oud Maghrébin, il a perfectionné
la nouba et a laissé un grand nombre de compositions.
La musique a évidemment
évolué grâce aux échanges importants entre les centres
culturels du Maghreb et d'Andalousie. Ces centres étaient
concentrés autour de Tripoli, Quirouan, Béjaia, Tlemcen et Fès
(Capitale culturelle maghrébine par excellence). Le retour des
musulmans vers le Maghreb a permis l 'installation de trois
écoles principales : Grenade (l 'ouest du Maghreb), Cordoue
(le centre du Maghreb) et Séville (l'est du Maghreb).
La musique andalouse est
articulée autour d 'un programme que nous appelons Nouba. A l'
époque des Andalous il y en avait 24, une par heure de la
journée. La transmission orale de cette musique a fait qu'
aujourd'hui beaucoup d'entre elles ont disparu et le nombre de
noubas restantes varie en fonction des écoles. La structure
rythmique de la nouba, exécutée dans son intégralité
correspondrait à un cérémonial de cour (entrée du roi, défilé
des dignitaires, ...). La nouba est en fait une succession de
mouvements précédés généralement par un prélude musical appelé
(Elkoursi ou elkrissi). Certains mouvements sont entièrement
musicaux telle la Touchia. Il fut un temps ou l'on
exécutait un mouvement qu'on nommait Daïra et qui
correspondait à une série de vocalises syllabiques permettant
d'installer le tabaâ (le mode). La plupart des mouvements
sont composés de chants et de réponses instrumentales.
Cette musique utilise généralement les instruments suivants :
Derbouka, Tar, Rebab, Oud, Nay (flûte), Tabilate et des
instruments plus récents, la mandoline, l'alto, le violon
voire le violoncelle.
"El-Andaloussia 1993"
Plusieurs
associations dans les pays du Maghreb continuent à
perpétuer cette musique qui nous vient de très loin et qui ne
pourra que prosprer étant donné l'engouement et l'intérêt que
portent les mélomanes de plus en plus nombreux à cette
musique. Cette musique s'est toujours transmise par voie
orale même is certains ont tenté de la transcrire
pour la préserver de l'oubli et ce dès 1904 par E. Yafil.
Pour faire connaître ce type de musique dans la région et pour
perpétuer cette tradition musicale, un groupe d'étudiants s'est
constitué en association en 1991 et a donné lieu à la
naissance de la troupe EL-ANDALOUSSIA (aucun lien avec celle
d'ALGER). Initialement le groupe a eu comme animateurs Mouloud
et Nadjib élèves de cheikh Smaïn de Cherchel, lui même élève du
regretté Dahmane Ben Achour.
Le groupe a réussi a acquérir 8 noubas et 6 touchias (Maya, Raml
El Maya, Ghrib, Zidane, Sika et Mezmoum) et a pu se produire
dans la région dans plus d'une trentaine de manifestations
culturelles. EL-Andaloussia est composée aujourd'hui (2009) de :
Kamel (Mandole et mandoline), Mohamed (Oud), Abdelatif (Oud),
Maya (Oud) et Saad à la Derbouka.
Le groupe
travaillera en 2011 les noubas Rasd Dhil et Raml Al Maya
Tous ceux qui veulent apprendre et goûter à cette musique
ancienne sont les bienvenus. Les répétitions ont lieu le mardi
de 20h00 à 22h00 à la MJC étoile de Vandoeuvre.
Le groupe se réunit pour apprendre et perpétuer la tradition des
anciens Chouyoukh, c'est pourquoi aucune participation
financière ne vous sera demandée (envoyez-moi un mail :
smaili@loria.fr)
Kamel est aussi membre du groupe
Mezghena et participe quand cela est possible,aux répétitions
et aux représentations données par le groupe dirigé par
Maître Kamel Belkhodja (violoniste de talent et élève
d'un des piliers de la musique andlaouse : Maître A.
Fekhardji).