INSIGHT

Initiative Excellence Lorraine

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Le projet impact INSIGHT a pour ambition de stimuler une dynamique interdisciplinaire entre les domaines des Sciences humaines et sociales (SHS), des Arts, lettres et langues (ALL), et des Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (SJPEG), en lien étroit avec les champs de l’intelligence artificielle (IA) et du traitement automatique des langues (TAL / NLP). INSIGHT soutient des recherches s’appuyant sur des données en langue naturelle (corpus textuels, littéraires, juridiques, conversationnels, oraux, etc.), permettant de croiser des méthodologies issues des SHS élargies avec les outils et approches de l’IA et du TAL.

Ce positionnement vise à encourager des collaborations innovantes, au-delà des binômes disciplinaires traditionnels, pour une approche véritablement interdisciplinaire des phénomènes liés au langage, aux textes et aux données culturelles.

 

Appels en cours

Projets financés

  • Demi financement de thèse 2025-2028 (avec ENACT) : Margaux ADLOFF – AHP, LORIA et CREM
  • Contrats courts de 6 mois
    • Charles GEORGE – projet Psyphine
    • Ivan YAKUSHEV – Approches frugales en IA générative. Applications à l’art et au design

 

Kick-off meeting – 04 décembre 2025

Formulaire d’inscription : ici

Programme de la journée

9h00 – 9h30 : Discours d’introduction des instances

  • Alain Hehn, Vice-président du Conseil Scientifique, Université de Lorraine
  • Benoît Grasser, Vice-président adjoint à la politique scientifique, Université de Lorraine – Directeur exécutif de l’Initiative d’Excellence Lorraine
  • Groupe EBRA – Responsable prospective médias | Futurs de l’info, IA & transformation digitale Groupe EBRA – Partenaire Insight
  • Présentation du projet INSIGHT : Maxime Amblard, Université de Lorraine

9h30 – 10h30 : Présentation invitée

  • Karën Fort (Université de Lorraine – Loria) – Les enjeux éthiques de l’IA vus depuis le traitement automatique des langues

En l’espace de moins d’une décennie, les grands modèles de langues de type ChatGPT ont révolutionné le domaine du traitement automatique des langues. Ces modèles ont non seulement submergé le domaine, mais également nos sociétés, avec des impacts auxquels il est urgent de s’intéresser et qu’il est impératif de mesurer. Dans cette intervention, je présenterai les problèmes réels que posent ces systèmes, loin des prédictions de prise de pouvoir par l’IA. Je montrerai également les différents outils que nous avons développés pour mieux évaluer les grands modèles de langues et favoriser ainsi une prise de décision informée sur leur utilisation.

10h30 – 11h00 : Pause

11h00 – 12h00 : Présentation invitée

  • Jean-Baptiste Camps (École nationale des chartes – PSL, ERC LostMa) – Méthodes computationnelles et manuscrits anciens

Cette présentation abordera différent cas où l’intelligence artificielle et les méthodes computationnelles (traitement automatique des langues, vision par ordinateur, modélisation multi-agent) sont utilisées pour l’étude des manuscrits anciens, notamment ceux produits au cours du Moyen Âge. On montrera comment ces méthodes permettent, à la fois, de répondre à des besoins identifiés de longue date (par exemple, la transcription des manuscrits), mais aussi de faire émerger de nouvelles approches scientifiques, et ont le potentiel de transformer notre connaissance des cultures du passé. 

12h30 : Déjeuner

14h00 – 14h50 : Présentation invitée

  • Clément Mabi (INSA Rennes – LFPC) – Faire de la recherche en SHS dans la fabrique de l’IA : la responsabilité comme terrain commun

Cette conférence s’appuie sur les travaux de l’équipe-projet SIRA (Inria) et du Laboratoire de la Fabrique de Pensée Critique (INSA Rennes), consacrés à l’étude de la fabrique de l’IA responsable. En analysant des terrains variés – dispositifs d’audit et d’explicabilité, expérimentations artistiques, usages sociaux des IA génératives –, ces recherches montrent que la responsabilité ne relève pas d’un cadre éthique préétabli, mais d’un processus situé, élaboré dans les interactions entre acteurs techniques, juridiques et sociaux.

Sur cette base, l’intervention proposera une réflexion sur les enseignements de la collaboration interdisciplinaire entre sciences humaines et sciences du numérique. Elle mettra en lumière la manière dont le travail sur des objets partagés conduit à reformuler les modes de production du savoir, les pratiques de conception et les cadres de responsabilité, ouvrant ainsi la voie à une véritable culture commune de la recherche.

14h50 – 15h30 : Présentation invitée

  • Juliette Rouchier (CNRS – Centre Gilles Gaston Granger) – IA et SHS / IA ou SHS ?

La présentation commencera par une observation de quelques usages de l’IA qui laissent à penser que la science (en général) pourrait bientôt disparaître comme activité humaine, en évoquant quelques éléments historiques pour re-situer la question. On évoquera rapidement Prospero, un ancêtre oublié des IA génératives contemporaines, « sociologue artificiel », qui a été utilisé au début des années 2000. L’usage de l’IA présente un paradoxe : ces outils font à la fois des erreurs grossières et montrent un manque de tabous parfois surprenant (et donc créatif) dans une période de censure intense de la pensée. Néanmoins la propriété même de l’IA contemporaine – l’écrasement des singularités pour produire un discours moyen – est le contraire absolu de la pensée critique, base des sciences sociales réflexives. Même si quelques auteurs de science-fiction ont déjà pensé à des méthodes pour compenser les défauts d’une pensée purement statistique, on voit le risque de reproduction des idées reçues, et la fin des ruptures épistémologiques, en particulier quand il s’agit d’observer le monde social. 

15h30 – 16h00 : Pause

16h00 – 16h30 : Présentation invitée

  • Selma Demir (Université de Lorraine – IFG) – L’encadrement juridique des systèmes d’IA : un cadre légal en construction

À la croisée du droit de la responsabilité, de la protection des données et de la régulation technologique, l’Union européenne s’est imposée comme pionnière dans l’élaboration d’un cadre juridique des systèmes d’IA en adoptant sa première règlementation fondée sur une approche par les risques. Avec l’AI Act, elle propose un modèle visant à concilier innovation et protection des droits fondamentaux, tout en garantissant transparence, sécurité et équité. Si l’initiative mérite d’être saluée, elle laisse néanmoins subsister de nombreuses zones d’ombre, qui nécessitent une capacité d’adaptation continue du droit face à l’évolution des systèmes d’IA ainsi que de leurs usages. 

16h30 – 18h00 : Démonstrations et réseautage

  • Christopher Kermorvant, Président et directeur scientifique de TEKLIA (https://teklia.com/)
    L’IA au service de l’art et des SHS : plateformes open-source et projets de recherche en traitement de documents culturels et patrimoniaux.
  • Baptiste Queuche, chef des projets Calfa (https://calfa.fr/)

18h00 : Clôture